Description du projet

Création 2006

Dans regard de la nuit …

 

Une création chorégraphique de Karine Saporta pour l’Opéra du Caire – Egypte / l’Egyptian Modern Dance Company

 

• les 14, 15 et 16 avril 2006 à l’Opéra du Caire (grande salle) en ouverture du Festival de Danse du Caire

• les 20, 21, 22 et 23 avril 2006 au Théâtre Sayed Darwich à Alexandrie.

 

Le documentaire 2Le verbe et le temps” retrace cette création de Karine Saporta:

 

 

 

L’Opéra du Caire

 

Inauguré en 1869 avec la création d’Aïda de Verdi, détruit en 1971 par un incendie, reconstruit avec des financements japonais en 1993, “El Opera” comme disent les cairotes, possède une histoire intimement liée à celle de la cité. L’équipement scénique est techniquement le plus complet et performant de toute l’Afrique et du Moyen-Orient.

 

Dans le regard de la nuit…

 

Cette création est une commande pour “l’Egyptian Modern Dance Company” composée de 17 danseurs dont l’existence au sein de l’Opéra du Caire est distincte de celle du “ballet”.

En juin 2004, la Compagnie Karine Saporta présente ” Charmes ” au Festival de danse contemporaine du Caire que dirige Walid Aouni. “Charmes” est une pièce commandée en 2000 à Karine Saporta par le Teatro Libero de Palerme et le Festival International de Films de Femmes de Créteil pour l’ouverture de sa 22ème édition, évoque quelques grandes figures féminines de la mythologie méditerranéenne. Le spectacle remporte un immense succès lors de ses représentations en Egypte et obtient le 1er Prix de la Critique Egyptienne.

C’est à ce moment-là qu’une invitation pour venir faire une création à l’Opéra du Caire est adressée à la chorégraphe par le directeur du Festival, Walid Aouni, également directeur de “l’Egyptian Modern Dance Company” de l’Opéra du Caire. Séduite par la personnalité de Walid Aouni et la présence qu’elle juge étonnante de l’ensemble des danseurs qu’il dirige, Karine Saporta accepte l’invitation pour 2006. Une telle compagnie installée au sein de l’Opéra est une exception, au-delà des frontières de l’Europe. De ce fait, le projet est aussi empreint d’une valeur particulière.

“Dans le regard de la nuit…”, cette phrase est tirée d’une célèbre chanson “Alf Leïla Wa Leïla” composée pour la plus grande diva que la musique égyptienne ait jamais connue: la chanteuse Oum Kalthoum.

 

Une pléïade de grands poètes (Ahmed Ramy, Ahmed Chawqi, Bayram Al-tounsi…) et de compositeurs de génie (Mohamed Al-kasabji, Riadh Al-Sombati, Mohamed Abdelwahab…) se font un devoir d’exploiter jusqu’aux infimes nuances de sa voix incomparable.

“L’Astre de l’Orient” brille déjà au firmament. Ses tours de chant (les premiers jeudis de chaque mois) aux théâtres d’Al-Azbekia et de Ramsès attirent la fine fleur de la société égyptienne. Elle chante pour le roi Farouk, pour l’armée et pour le petit peuple qui écoute religieusement ses chansons diffusées à la radio. Grâce au gramophone, à la radio, au cinéma et à la télévision, son mythe grandit. Il déborde l’Egypte, gagne tout le monde arabe et, bientôt, la planète toute entière.

Lors de l’élection présidentielle de 1966, elle exorte les égyptiens, par le biais du petit écran à soutenir le socialisme arabe et son leader: Gamal Abdel Nasser. La symbiose entre le future Raïs, la sitt (la dame) et le peuple est alors totale.

Partout où elle chante, “la dame de l’Orient” est portée aux nues par des foules en délire. A Paris, elle se produit à l’Olympia où la communauté arabe lui accorde un accueil triomphal. C’est à Moscou, où elle est en tournée, qu’Oum Kalthoum apprend, le 28 septembre 1970, la mort de Nasser son alter ego.

Lors de son dernier récital au Palais du Nil, en avril 1972, elle interprète une belle chanson d’amour composé par Baligh Hamdi: “Ana Wanta Dalamna Al-Ahb” (l’amour nous tant malmenés”). Elle y met tout son art, son âme, son être. Comble, le public l’ovationne une dernière fois… Lorsque la diva s’éteint, le 3 février 1975, à l’âge de 75 ans, elle laisse une nation orpheline et un répertoire riche de 283 titres.

L’image de la foule compacte (un demi million de personnes) accompagnant la cantatrice à sa dernière demeure restera gravée dans la mémoire de millions d’arabes.

 

La dame de l’Orient: objet de fascination pour la chorégraphe française

…Jusqu’à ce que s’opère la rencontre avec l’Egypte et que lui parvienne l’invitation de l’Opéra du Caire. Bouleversée par les nombreux concerts et récitals de poésie auxquels il lui est donné d’assister en Egypte, elle décide de créer enfin un grand spectacle sur le mythe et la musique d’Oum Kalthoum.

La compagnie de danse contemporaine (“l’Egyptian Modern Dance Company”) de l’Opéra du Caire avec laquelle le spectacle sera créé compte 17 danseurs physiquement imprégnés du rapport au rythme, à la mélodie, au romantisme des sentiments dont les chansons écrites pour Oum Kalthoum sont empreintes.

 

Le projet: chorégraphier l’extase musicale

 

Le terme moyen-oriental ” tarab ” désignait à l’origine une émotion forte: de joie ou de peine, qui pouvait être provoquée par exemple, par l’audition de beaux vers. Par la suite, il fut appliqué plus spécialement à l’émotion musicale et à la musique elle-même.

Le ” tarab ” comprend tout une gamme de catégories affectives: plaisir, délectation, agrément de l’esprit, choc émotionnel, ravissement, exaltation et extase (laquelle peut aller jusqu’à occasionner la mort de l’auditeur). On trouve de telles anecdotes dans “al-Iqdal-Farid”, “Mille et une nuits”, “al-Hugwiri”.

Utilisant un langage chorégraphique parfaitement contemporain, Karine Saporta appliquera dans sa recherche du mouvement le travail de dosage de la respiration, l’association des modes (mutlaq, mazmum, mahmul, mahsur identifiés: chacun à un doigt, auriculaire, index, majeur, annulaire) etc….

Vis-à-vis de la musique et de ses infinies variations mélodiques, le spectacle se fondera sur un code et des correspondances sensorielles relevant d’un traitement rigoureusement abstrait.

Les quatre modes mélodiques correspondant aux quatre sens : la vue, l’ouïe, le goût et l’odorat: la traduction que Karine Saporta tentera de faire de la musique sera moins littéraire que sensuelle et abstraite.

Elle mettra en jeu par instants des dispositifs technologiques afin de rendre manifeste pour le public les règles du jeu et les équivalences émotionnelles.

Parvenue à une certaine maîtrise de la traduction chorégraphique d’intentions narratives ou philosophiques, Karine Saporta cherchera à travers cette création à pousser plus loin ses investigations compositionnelles.

Elle s’attachera à tisser cette œuvre comme une étoffe voluptueuse… À créer des ambiances parfumées comme des mets ou des jardins en combinant la nature des déplacements, la couleur gestuelle, la structure arithmétique…

Associant deux techniciens/inventeurs dont la science s’étend de la musique ancienne aux musiques d’aujourd’hui en Orient comme en Occident : Mohammed Abul-Kheir et Jean-Michel Ferran : le spectacle intégrera de longs développements musicaux, fondés comme la chorégraphie sur une interprétation contemporaine des systèmes d’improvisation orientaux.

 

L’Egyptian Modern Dance Company – Walid Aouni

 

 

En 1980, Walid Aouni fonde la troupe “TANIT Danse Théâtre moderne” à Bruxelles en Belgique. C’est aussi l’année de son premier spectacle retraçant la vie du philosophe Gubran Khalil Gubran. Avec cette compagnie, il présente divers spectacles entre 1980 et 1989, parmi lesquels: “Traitements chez Freud”, “Romeo et Juliette”, “Narcisse”, “Correspondances”, “Flash Back”, “Le numéro neuf”, “Rabi’a al-Adwiyya”, “La République d’ISME”, “Le second jour d’Hiroshima”. En 1988, La compagnie participe à l’inauguration du Théâtre de l’Institut du Monde Arabe à Paris avec le spectacle “Abdel-Wahab al-Bayati et les sept portails du monde”.

De 1983 à 1990, Walid Aouni travaille à Bruxelles, Paris et Tokyo aux côtés de Maurice Béjart à la conception de la scénographie et des costumes des spectacles suivants: “L’histoire du soldat”, “La messe pour le temps futur”, “Edit Piaf”, “Paris-Tokyo”, “Arajoco” et la “Pyramide de Lumière” que présentera Béjart à l’opéra du Caire en 1990.

Parallèlement, il monte plusieurs pièces de théâtre du célèbre écrivain belge Philippe Panier: “Plages dorées”, “Thorax”, “Sagresse”, “Sophocle la nuit”.

De 1990 à 1991, Walid Aouni assure la conception et la réalisation de deux spectacles pour le ballet de l’Opéra du Caire: “Le rythme des générations”, “Les trois nuits du Sphinx”, ainsi que celles de “Zanqat al-Namus” pour le ballet tunisien.

En 1993, il est chargé officiellement par le Ministre égyptien de la Culture Farouk Housni, de fonder la première compagnie de danse en Egypte et dans le monde arabe, affiliée à l’opéra du Caire.

La compagnie présente ses premiers spectacles “Contradictions” puis “La chute d’Icare” en 1993, “Les fouilles d’Agatha” en 1994, “Les éléphants se cachent pour mourir” en 1995, ainsi que qu’une trilogie: “Coma” sur Naguib Mahfouz en 1995, “La dernière interview” sur Tahiya Halim en 1996, “Le désert de Chadi ‘Abdel Salam” en 1997. Il présente la même année: “Au début était la danse” et “Prova”, puis en 1998 “Le chant des baleines ainsi que “L’épouvantail” en 1999, “Sheherazade-Korsakov” en 2000 et “Les secrets de Samarcande” en 2001. Enfin, la trilogie de “Gilet de sauvetage” I et II fut présentée en 2002.

Walid Aouni réalise également plusieurs spectacles pour le Ministère de la Culture dont “Les nuits de Thèbes” à Louxor, l’inauguration du Musée de la Nubie à Assouan, “Le message de Louxor au monde” au temple de Dayr al-Bahri Hatchepsut ainsi que le spectacle marquant la fin de la restauration du Sphinx. Il conçoit des spectacles pour les forces armées égyptiennes: “Le message de paix” au canal de Suez, “Le navire de la patrie” et le “Volcan” pour la célébration des fêtes du 6 Octobre. ainsi que la mise en scène de l’opéra “Don Pascuale” pour l’université américaine du Caire. Enfin, il créa en 2002 la chorégraphie de l’opéra AIDA en Suisse pour Larena De Genève ainsi que le spectacle officiel de la Bibliothèque d’Alexandrie.

Par ailleurs, il monta de nombreuses pièces de théâtre “jeune public” telles “Le livre de la jungle”, “Le bossu de Notre-Dame”, “Titanic du monde” et “Le Petit Prince” de St. Exupéry.

Pour l’ensemble de son oeuvre, Walid Aouni reçoit des distinctions (prix internationaux et décorations) en France, Belgique, Japon, Liban, Jordanie et Egypte. Il est promu Ordre de Chevalier par la République Libanaise et est décoré du “Bouclier d’honneur” par l’armée Egyptienne. L’année 1997, il est élu meilleur réalisateur (d’après le sondage du journal Al-Akhbar) et reçoit en 1995 le prix de la meilleure scénographie pour la pièce “Les éléphants se cachent pour mourir” au cours du 7ème festival de théâtre expérimental.

Cité dans l’encyclopédie du théâtre arabe, il a également travaillé avec de nombreux réalisateurs de notoriété internationale dans les secteurs du théâtre, de la danse et du cinéma tels Maurice Béjart, Jacques Lasalle, Vittorio Rossi, Youssef Chahine, Joe Malkonian, Jean-Michel Jarre, Alfredo Corno. La plupart de ses spectacles ont été présenté dans plus de 12 pays étrangers et arabes.

Parallèlement, il est membre du jury pour l’émission télévisée “Studio El Fan” sur la chaîne LBC et préside actuellement le “Festival international de danse contemporaine” que le Ministère Egyptien de la Culture, et l’Opéra du Caire organisent depuis 1998 avec leurs partenaires européens. Enfin, l’écrivain-journaliste, Amal Choukry Catta, traça dans un récent livre, les dix années de travail et de création de Walid Aouni à l’Opéra du Caire.

 

Répertoire de L’Egyptian Modern Dance Company / Opéra du Caire

 

Après avoir reçu le Prix du Festival de Théâtre expérimental pour la pièce “Contradiction”, la compagnie de danse moderne dirigée par Walid Aouni fut invitée à devenir une des compagnies résidentes à l’Opéra du Caire. Depuis cette date, plus d’une quinzaine de pièces chorégraphiques ont vu le jour:

1) La chute d’Icare, 1993

2) Les fouilles d’Agatha, 1994

3) La Trilogie: Coma, 1995

4) Le dernier entretien, 1996

5) Le désert de Shady Abdel Salam, 1997

6)Les éléphants se cachent pour mourrir, 1995 – 2005

7) Au début était la danse, 1997

8) Le chant des baleines, 1998

9) L’épouvantail, 1999

10) Shahrazad Korsakov, 2000

11) The Secrets of Samarkand, 2001

12) Live vest under your seat, 2001

13) Underground, 2002

14) Sculpture Dream, 2003

15) Les Sables mouvants, 2004

16) Entre le crépuscule et l’aurore, 2005

 

Quelques lieux de diffusion:

 

Allemagne: Weimar – Munich, 1996

Corée: Tchang Mu Festival, 1996

Belgique: Brugge Festival, 1997

Tunisie: Recontre de la Méditérrannée, 1997

Maroc: Festival International de Rabat, 1999

Festival de danse moderne de Casablanca, 2000

Tunisie: Festival International de Théâtre de Carthage, 2000

Allemagne: Festival Reckling Hausen , 2000 – 2003

Syrie: La semaine culturelle Egyptienne, 2001

Suisse: Opéra Aida – Genève Arena, 2001

France: Festival Corps à Coeur à Aix-en-Provence, 2001

Italie: Rome Théâtre Quirino, 2003

Chine: Tournée en chine ( Beijing – Sogo – Tiangine ), 2004

Allemagne: Salon International du Livre de Francfort, 2004

 

 

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Regard dans la nuit … II

 

Création 2006 de Karine Saporta (2ème volet) – 29 et 30 septembre 2006 – IMA – Institut du Monde Arabe

La chorégraphe Karine Saporta présentera à l ’Institut du Monde Arabe à Paris son spectacle “Dans le regard de la nuit (II)”, inspiré de son séjour de 6 mois en Egypte à l ’Opéra du Caire.

“Dans le regard de la nuit (I)” a été présenté à l ’Opéra du Caire et à celui d ’Alexandrie, ainsi qu’au festival Fabbrica Europa à Florence (Italie).

Le deuxième volet de l ’œuvre “Dans le regard de la nuit (II)” peut être vu comme la chronique d ’un voyageur à son retour. La chorégraphe choisit ici de se faire représenter par une danseuse, laquelle retrace ses impressions d ’Egypte et du Moyen-Orient.

Restituant un actuel climat de tension, venant perpétuellement contredire une certaine langueur,“Dans le regard de la nuit (II)” se fonde sur les souvenirs récents d’une culture qui chante comme en canon avec celle de la chorégraphe.

Du premier volet, il reste dans le second une grande importance accordée à la musique ainsi qu ’aux variations chorégraphiques selon les modes de la musique arabe. Une gestuelle reposant, pendant de longs moments, sur le thème de l ’ondulation.Un travail sur le temps d’un grand raffinement.

Mais “Dans le regard de la nuit (II)” évoque de plus une Egypte moderne, crispée…et fragile par endroits.

Voir le lien:

www.imarabe.org/fr/spectacles/dans-le-regard-de-la-nuit

 

 

 

Pour découvrir la vidéo de ce spectacle sur la plateforme Numéridanse, veuillez suivre le lien suivant:

www.numeridanse.tv/videotheque-danse/le-verbe-et-le-temps