Présentation de la contribution de Karine Saporta 

« Le corps des femmes: l’injonction d’insignifiance »

   au colloque 

La fabrique de l’émancipation

Le jeudi 30 mars 2023 de 10h à 13h

Avec Michelle Perrot (historienne) , Karine Saporta (chorégraphe), Geneviève Sellier (historienne du cinéma) et de nombreuses réalisatrices invitées à parler de leur art.

 

Le corps des femmes : l’injonction d’insignifiance 

 

Des pages importantes de l’histoire de la fabrique de l’émancipation des femmes se sont écrites autour des questions liées au corps. Et bien par-delà les enjeux, incontestablement structurants, contenus dans les chapitres concernés par la sexualité ou la contraception…

Le mouvement de libération des femmes va, depuis fort longtemps à travers le monde, progressant ici ou régressant là en lien avec des dimensions de la vie physique.

 

Ce qui apparait avec une grande évidence, c’est le fait que le corps des femmes ait été de tous temps le théâtre d’interdits et de confinements divers.  L’effet symbolique d’une inexplicable castration originelle se perpétuant à travers l’Histoire, produit et reproduit comme à l’infini sous des formes variées une double confiscation. Celle d’un libre accès : à la jouissance d’une part et à l’expression par le corps de l’autre.

Je m’intéresserai ici plus particulièrement au second aspect de la confiscation.

Longtemps considérées voire traitées comme des prostituées, et ce dans toutes les cultures ayant développé un art de la danse savant : les femmes pour avoir fait le choix de s’exprimer à travers leur corps ont eu à subir des traitements portant atteinte à leur dignité, voire à leur intégrité physique.

L’on peut s’étonner que la question se pose, aujourd’hui encore en 2023.

Le fait qu’elle se pose effectivement à nouveau mérite que l’on s’y arrête.