De Catherine Deneuve à Serge Gainsbourg en passant par Marguerite Duras, cette exposition présentera les surprenants portraits des figures les plus célèbres de ces trois dernières décennies dans les champs de l’art, de la musique et du cinéma.
Une icône était à l’origine une œuvre à caractère religieux, peinture ou autre. Dès nos jours, plusieurs représentants de la culture deviennent des icônes contemporains.
Karine Saporta offre à Renaud Monfourny une carte blanche pour montrer ses œuvres. Photographe identifié pour ses portraits publiés dans les pages du journal Les Inrockuptibles, dont il est un des fondateurs, il s’adonne à la photographie argentique avec une passion sans cesse renouvelée. Ses portraits d’artistes de toutes disciplines, en noir et blanc, souvent au format carré, ont été publiés dans la presse en France et à l’étranger, et ont orné plusieurs couvertures de disques et de livres emblématiques. Beaucoup de ses portraits d’artistes sont devenus iconiques parce qu’ils dévoilent, avant tout, des personnes, publiques ou pas, sans fard. Une grande partie de son travail, déjà montré en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Grèce et en Argentine reste pourtant méconnue en France. Renaud Monfourny est un photographe qui a toujours travaillé à sa manière : sans recadrage, sans assistants, sans retouches, sans maquilleurs ou stylistes, sans artifices… ce qui lui a valu d’être reconnu pour son approche si particulière des personnalités, toujours incarnées. Dans cette sélection, d’autres facettes de son prolifique travail se dévoilent aux spectateurs : natures mortes, paysages, nus, animaux, abstractions (qu’il aime appeler ses peintures)…
Cet ensemble photographique rend hommage aux artistes qu’il affectionne mais aussi au regard de l’artiste photographe. Un regard qui se cultive, qui se développe. Un regard qui suit ses propres règles pour porter des fruits.
Renaud Monfourny, né en 1962 à Reims, s’initie à la photographie dès son adolescence dans un photo-club à Soissons, utilisant d’abord le Voigtlander de son père, puis un Lubitel, découvrant ainsi le format 6×6. Il poursuit ses études en Belgique à l’Institut Communal des Arts Décoratifs et Industriels, et s’autoforme en histoire de l’art et de la photographie. De retour en France, il enseigne à l’Ecole d’Architecture de Paris-Conflans à 21 ans, avant de s’installer à Paris.
Il participe à la création de plusieurs journaux, dont Les Inrockuptibles, où il publie ses photos. Sa première fierté éditoriale est un essai photographique illustrant une conversation entre François Mitterrand et Marguerite Duras dans L’Autre Journal. En 1990, il réalise des portraits de Marguerite Duras pour Les Inrockuptibles. Il écrit aussi sous les pseudonymes Bates et Lise Deleuze.
Monfourny se consacre ensuite au journal, devenu hebdomadaire en 1995, assumant un rôle éditorial et partageant ses goûts avec un lectorat fidèle. Reconnu pour ses portraits, il explore également des sujets tels que les nus, paysages, animaux morts, et abstractions. Depuis 2009, il anime un blog sur le site des Inrocks, photographiant des acteurs culturels et publiant plus de 2200 photos numériques en couleur. En parallèle, il continue son activité argentique en noir et blanc au format 6×6.
Il a immortalisé des personnalités telles qu’Allen Ginsberg, William Burroughs, Björk, Serge Gainsbourg, Leonard Cohen, Tim Burton, Lou Reed, Patti Smith, Kurt Cobain, Marguerite Duras, Catherine Deneuve, Quentin Tarantino, et Neil Young. Ses œuvres figurent sur de nombreuses couvertures de livres et de disques, et sont présentes dans des collections privées en France et à l’étranger.